Le garçon qui volait des avions, Elise Fontenaille

Publié le par e-doc étampes

"Colton Harris-Moore, le bandit aux pieds nus, a été arrêté le 11 juillet 2010, après des années de cavale éperdue".

Voilà les trois dernières lignes de ce court récit qui n'est pas un roman. Il s'agit d'une tranche de vie concentrée en 59 pages, vie d'un jeune américain bien vivant, racontée par un auteur français.

En dix chapitres, Elise Fontenaille, restitue l'adolescence de Colton (dit Colt). Né sur une île située entre Seattle et Vancouver, issu d'un couple de marginaux vivant en caravane et alcooliques, victime d'un père violent qui disparaît très tôt de sa vie, Colt apprend vite à se débrouiller seul, à se nourrir, à trouver un toit. Le vol lui devient naturel et c'est ainsi qu'il va faire connaissance avec la police et les services sociaux. Mais à cause d'un triste quiproquo avec la police, tout va dégénérer. Le vol de voitures est suivi de vols de bateaux puis de vols de Cessna... Il commence à 12 ans et sera arrêté à 17 ans au bout d'une folle cavale suivie par de très nombreux admirateurs rebelles à travers l'internet. Colt n'est pas un violent, c'est à l'évidence un gosse de pauvres, aux Etats-Unis, dans une région appréciée par les riches vacanciers (la nature est omniprésente dans cette fuite éperdue).

 

Les dix chapitres sont courts; aucune fioriture dans l'écriture. On est assez proche d'un reportage. Pour nous raconter Colt, Elise Fontenaille utilise plusieurs points de vue: dans trois chapitres, Colt est le narrateur, mais un autre chapitre donne la parole à sa mère, un autre aux voisins, et on rencontre ainsi une éducatrice, un journaliste, une femme flic, un shériff et parfois l'auteur. Un grand souffle de liberté et d'air du Pacifique parcourt le récit et on ne peut s'empêcher d'avoir de la compassion pour ce jeune homme desservi par sa naissance. Mais justement c'est là que je m'interroge... Bien sûr on rencontre dans le récit une femme flic remarquable, mais tout de même, cette histoire peut apparaître comme une valorisation de la rebellion, du vol, du n'importe quoi. Un adulte sait faire dans la nuance; qu'en est-il de nos lecteurs du Prix inter-collèges? C'est la question que je me pose et que je vous pose.

 

 

 

Le garçon qui volait des avions/ Elise Fontenaille - Editions du Rouergue (Doado)

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D
<br /> J'ai rédigé l'accroche et à l'époque je me posais beaucoup de questions... Aujourd'hui je vote pour car, comme le disent mes collègues, la fin est sans ambiguité.<br />
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F
<br /> Je rejoins l'avis de Jacqueline. J'ai beaucoup aimé ce livre. Certes, l'écriture est moyenne, mais l'alternance des points de vue est assez intéressante. Moral, pas moral, en tout cas la fin va<br /> dans le bon sens.<br />
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J
<br /> J'ai beaucoup aimé ce livre ! Pas moral ? Mais si ce livre n'avait été qu'une fiction , nous serions tous derrière ce héros sympatique malgré tout , à partager ses aventures rocambolesques ,comme<br /> dans les films ...Et ne cherchons-nous pas dans la vie de nos propres élèves , non pas une excuse mais une compréhension de leurs attitudes négatives ? Le héros a quand même un lourd<br /> passif...et puis la fin est morale, il est puni ,comme il se doit ,par la justice .<br />
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D
<br /> Eh bien moi j'ai beaucoup aimé. Bien que l'écriture nous oblige à ressentir de la compassion, et presque à vouloir qu'il s'en sorte, la fin est morale. La justice nous rattrappe toujours et punie<br /> les hors la loi.<br /> <br /> <br /> Ce roman ne vous fait-il pas penser à un film célèbre ; "Arrête-moi si tu peux" de Steven Spielberg ?<br /> <br /> <br /> Les autres qu'en pensez-vous?<br />
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P
<br /> D'accord avec toi, j'ai trouvé ce livre pas très moral et plutôt mal ecrit. pas pour le PIC a mon avis<br />
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